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26/04/2023

Les finances publiques des pays de la zone euro en 2022

François ECALLE

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Les comptes provisoires des administrations publiques des pays de l’Union européenne publiés le 21 avril par Eurostat permettent de faire une première analyse de la situation des finances publiques dans la zone euro (à 19 pays) en 2022 et de la comparer à celle de 2019, dernière année avant la crise.

Le déficit public de la France était égal à 4,7 % du PIB en 2022 alors que le déficit moyen de la zone euro représentait 3,6 % du PIB. Le déficit de la France était le quatrième de la zone, derrière notamment ceux de l’Italie (8,0 % du PIB) et de l’Espagne (4,8 %) mais loin devant celui de l’Allemagne (2,6 % du PIB) et des Pays-Bas (2,5 %). Onze pays de la zone euro avaient un déficit inférieur à 3,0 % du PIB, les Pays-Bas étaient à l’équilibre et trois pays en excédent.

L’augmentation du déficit public de 2019 à 2022 a été plus faible en France (1,6 point de PIB) que dans la zone euro (3,0 points) et qu’en Allemagne (4,1 points).

Avec des dépenses publiques égales à 58,1 % du PIB (crédits d’impôts inclus), la France est restée au premier rang de la zone euro en 2022. La moyenne de la zone était de 50,8 % du PIB et les dépenses de l’Allemagne représentaient 49,7 % de son PIB. L’Italie et la Belgique étaient relativement proches de la France alors que les Pays-Bas en étaient très éloignés.

Les dépenses publiques ont augmenté de 2,7 points de PIB en France de 2019 à 2022 contre 3,9 points en moyenne dans la zone euro (4,7 points en Allemagne).

La France était en 2022 à la première place de la zone euro pour le rapport des recettes publiques au PIB (53,4 %). La moyenne de la zone était de 47,1 % du PIB et les recettes de l’Allemagne représentaient 47,1 % de son PIB.

Ce ratio a augmenté de 1,1 point de PIB en France de 2019 à 2022 et de 0,8 point en moyenne dans la zone euro (0,6 point en Allemagne). Il s’est particulièrement accru en Espagne (3,8 points de PIB), au Portugal et en Italie (1,8 point). Il faudrait approfondir l’analyse en distinguant ce qui résulte des subventions européennes et des prélèvements obligatoires dans cette augmentation des recettes publiques.

Au total, les dépenses et le déficit ont un peu moins augmenté en France que dans la moyenne de la zone euro de 2019 à 2022 (les recettes évoluant à peu près de la même façon) mais elle partait d’un niveau bien plus élevé et cette situation n’a pas changé.

A la fin de 2022, la dette publique de la France représentait 111,6 % du PIB et se situait au cinquième rang de la zone euro. Six pays avaient une dette supérieure à 105 % du PIB, tous au sud sauf la Belgique. Les treize autres, tous au nord sauf Malte et Chypre, avaient une dette inférieure à 87 % du PIB, notamment l’Allemagne (66,3 %), dont huit au-dessous de 60 % du PIB, notamment les Pays-Bas (51,0 %). Cette divergence des finances publiques des pays de la zone euro est inquiétante pour l’avenir.

De 2019 à 2022, la hausse de la dette en pourcentage du PIB a été de 14,2 points en France alors que la hausse moyenne de la zone euro a été de 7,5 points. Seule l’Espagne a enregistré une augmentation plus importante (15,0 points). La hausse a été de 6,7 points en Allemagne et de 2,5 points aux Pays-Bas.

A) Le déficit public

Le déficit public de la France s’est établi à 4,7 % du PIB en 2022, avec une réserve d’Eurostat qui pourrait conduire à le relever de 0,2 point de PIB, alors que le déficit moyen de la zone représentait 3,6 % du PIB. Le déficit de la France était le quatrième de la zone euro, derrière notamment ceux de l’Italie (8,0 %) et de l’Espagne (4,8 % du PIB) mais loin devant celui de l’Allemagne (2,6 % du PIB). Onze pays de la zone euro avaient un déficit strictement inférieur à 3,0 % du PIB ; les Pays-Bas étaient à l’équilibre et trois pays en excédent.

Source : Eurostat ; FIPECO.

Le déficit public français a augmenté de 1,6 points de PIB entre 2019 et 2022, mais de 2,5 points si on neutralise l’impact de la transformation du CICE en allègements de cotisations sociales en 2019. Le déficit moyen des administrations publiques a augmenté de 3,0 points dans la zone euro (de 4,1 points en Allemagne).

En pourcentage du PIB, l’augmentation de 1,6 points du déficit public en France de 2019 à 2022 a résulté de hausses de 2,7 points des dépenses et de 1,1 point des recettes des administrations publiques. Dans la zone euro, la hausse de 3,0 points du déficit s’explique par des hausses de 3,9 points des dépenses et de 0,8 point des recettes. En Allemagne, les dépenses ont augmenté de 4,7 points et les recettes de 0,6 point.

B) Les dépenses publiques

La France est restée au premier rang de la zone euro, et de l’Union européenne, en 2022 avec des dépenses publiques égales à 58,1 % du PIB (crédits d’impôts inclus). La moyenne de la zone euro était de 50,8 % du PIB et les dépenses de l’Allemagne représentaient 49,7 % du PIB (les raisons pour lesquelles les dépenses publiques sont rapportées au PIB sont précisées dans une autre note). Ce ratio était inférieur à 50 % dans 13 pays.

Parmi les principaux pays, l’Italie et la Belgique étaient relativement proches de la France avec des ratios de respectivement 56,7 % et 53,5 % du PIB alors que les Pays-Bas en étaient très éloignés (44,5 %).

Les dépenses publiques ont augmenté de 2,7 points de PIB en France de 2019 à 2022 contre 3,9 points en moyenne dans la zone euro. Leur hausse a été particulièrement forte en Italie (8,2 points), notamment sous l’effet des crédits d’impôt (3,7 points) et plus particulièrement d’un crédit d’impôt en faveur de la rénovation thermique des logements. Elle a été plus forte qu’en France en Allemagne (4,7 points) et en Espagne (5,5 points), plus faible en Belgique (1,6 point).

Source : Eurostat ; FIPECO.

C) Les recettes publiques

Les recettes publiques comprennent les prélèvements obligatoires (PO) et des recettes « non obligatoires » comme les redevances d’utilisation du domaine public, les dividendes des entreprises dans lesquelles l’Etat détient une participation ou encore le produit de la vente de services par les administrations. En 2021 est apparue une nouvelle forme de recettes : les subventions du programme Next Generation UE de l’Union européenne.

La France était en 2022 à la première place de la zone euro, et de l’Union européenne, pour le rapport des recettes publiques au PIB (53,4 %). La moyenne de la zone était de 47,1 % du PIB et les recettes de l’Allemagne représentaient 47,1 % de son PIB. Deux autres pays avaient des recettes supérieures à 50 % de leur PIB : la Finlande (52,6 %) et la Grèce (50,2 %).

Ce ratio a augmenté de 1,1 point de PIB en France de 2019 à 2022 et de 0,8 point en moyenne dans la zone euro (0,6 point en Allemagne). Il s’est particulièrement accru en Espagne (3,8 points de PIB), au Portugal et en Italie (1,8 point), sans doute sous l’effet des subventions de l’Union européenne.

Il faudrait approfondir l’analyse en distinguant ce qui résulte des subventions européennes et des prélèvements obligatoires dans cette augmentation des recettes publiques. Il n’est toutefois pas encore possible de distinguer ce qui relève des mesures nouvelles et de leur élasticité au PIB dans l’évolution des prélèvements obligatoires.

Source : Eurostat ; FIPECO.

D) La dette publique

A la fin de 2022, la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht représentait 111,6 % du PIB et se situait à la cinquième place de la zone euro, derrière notamment l’Italie (144,4 % du PIB) et l’Espagne (113,2 %).

Six pays de la zone euro avaient une dette supérieure à 105 % du PIB, tous au sud sauf la Belgique (105,1 % du PIB). Les treize autres, tous au nord sauf Malte et Chypre, avaient une dette inférieure à 87 % du PIB, notamment l’Allemagne (66,3 % du PIB). Huit d’entre eux avaient une dette au-dessous de 60 % du PIB, notamment les Pays-Bas (51,0 % du PIB).

De 2019 à 2022, la hausse de la dette en pourcentage du PIB a été de 14,2 points en France alors que la hausse moyenne de la zone euro a été de 7,5 points. Seule l’Espagne a enregistré une augmentation plus importante (15,0 points). La hausse a été de 6,7 points en Allemagne et de 2,5 points aux Pays-Bas.

Source : Eurostat ; FIPECO.

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